Ajaccio, 15h45, 30 Janvier 2014. Une chape de soleil de plomb éclaircit le ciel corse. Nous attendons l’arrivée imminente de notre entretien du jour.
Qui ? L’inénarrable Salim Arrache, évidemment. C’est après une cinquantaine de minutes d’attente dans un café de la Belle-Île qu’arrive notre invité. Arrivant dans un « gamos » rutilant comme disent les jeunes immigrés, c’est avec humilité et bienséance qu’il a bien voulu répondre à nos questions. Entretien.
As Salam Alaykoum Salim, comment allez-vous ?
Wesh.
Wesh Alaykoum à vous aussi. Commençons par le vif du sujet : vous affolez les compteurs buts cette saison avec 2 scorages à votre actif pour le moment. Comment l’expliquez-vous ?
Le travail, rien que le travail. Vous savez, j’ai enduré beaucoup d’épreuves avant d’arriver à un tel niveau aujourd’hui. Toute cette consécration qui vient maintenant, ça ne tombe pas du ciel.
Retrouverait-on le Salim Arrache stratosphérique de la période strasbourgeoise ?
Jamais je n’arriverai au niveau que j’avais. Je sais qu’à l’époque, des propositions des plus grands clubs arrivaient sur la table de Gilbert Gress (NDLR, après vérification ce n’était pas lui). On m’a avoué par la suite qu’il ne savait pas utiliser le fax. CQFD.
Des grands clubs ? Mais lesquels !
West Bromwich Albion, Rayo Vallecano, Salernitana … Je ne vais pas tous les évoquer car je reste humble, mais ceux-là ne sont que la partie visible du glaçon.
Quel regard portez-vous sur la sélection algérienne ?
Je ne la suis plus. Je suis désolé, mais quand je vois qu’un Feghouli qui ne joue qu’au Valencia FC est préféré à moi, je ne peux pas supporter cette injustice.
L’injustice, venons-en. Beaucoup de péripéties malheureuses ont jalonné votre carrière. À quoi l’expliquez-vous ?
C’est quelque chose que je n’ai jamais réussi à m’expliquer. On m’a tout sorti. Mais la justification la plus plausible est que le monde du football est jaloux de mes qualités capillaires. Je l’ai toujours ressenti comme ça.
Mais j’aimerais rajouter quelque chose.
Allez-y …
Pour l’anecdote, lors d’un regroupement à Alger avec l’Équipe Nationale, il m’est arrivé un évènement des plus marquants. Alors que nous étions à l’hôtel, une maman désespérée est venu frapper à ma chambre. Elle était accompagnée de son fils. Vous savez ce qu’elle voulait ?
Quoi donc ?
Que je passe ma main dans les cheveux de son bambin. Ainsi, la malédiction des cheveux frisés et cassants serait abolie dans la famille. Depuis ce jour, je sais que tout ce mauvais œil, ces blessures récurrentes qui ont plombé ma carrière, viennent de mon don.
Incroyable ! Ceci expliquerait effectivement beaucoup de choses. Pour finir, un mot sur votre adversaire de samedi, Evian Thonon-Gaillard. Que savez-vous de cette équipe ?
Pas grand chose. Je ne suis que très peu le foot. Je passe mes jours de repos dans des bars à montrer à qui veut bien l’entendre que Salim Arrache n’est pas une trompette.
Je dois y aller, j’ai shampoing. À la prochaine gros.
A la prochaine Alaykoum à vous aussi, Monsieur Arrache.
Mise-à-jour 01/02/2014 – 11h00
https://twitter.com/SalimArrache21/status/429554399917375488