Edin Dzeko : « Karim Ziani a changé ma vie »




C’est dans un Airbus A380 à hélices en configuration DBE que l’envoyé spécial que je suis arrive à Manchester, ville des Beatles et de Cheikh Alex Ferguson. La réception de l’hôtel est efficace. Seulement 3 minutes d’attente au Bar pour enfin recevoir ma bière (sans alcool bien évidemment).

13h, mon invité arrive. Il s’agit de l’immense Edin Dzeko. Affublé d’un simple tricot de peau et avenant, nous pouvons commencer l’entrevue.

As Salam Alykoum ya Edin, comment allez-vous ?
Wa Alykoum Salam cher ami. Tout va bien hamdoullah et vous ?

Ça va, merci. Première question,e t non des moindres. Vous êtes actuellement deuxième de Premier League avec Manchester City. Êtes-vous surpris ?
Oui et non. Il faut dire que nous abattons un travail acharné pour arriver à ce niveau. Toutes proportions gardées, bien sûr, je trouve que notre jeu se rapproche beaucoup de celui de la JSK menée par Moussa Saïb.

Vous jouez dans un club qui a connu pas mal d’algériens. Il y a eu …
(il nous coupe) Salim Kerkar, Djamel Abdoun, Ali Benarbia et Djamel Belmadi. En arrivant au club, on m’a proposé le numéro 8 (numéro d’Ali Benarbia, NDLR). J’ai dit à l’intendant de tourner 7 fois la langue dans sa poche avant de dire des choses aussi ridicules. Et puis, je n’aurais jamais pu supporter la pression qui en découlerait.

Pour revenir à l’avant-dernière question, vous connaissez la JSK ?
Bien évidemment ! Durant la Guerre des Balkans, les Serbes tentaient de nous faire craquer moralement en nous laissant comme seule chaîne Canal Algérie. La souffrance fut grande au départ, puis nous avons apprécié petit à petit. Et je peux vous dire que je connais la première division algérienne des années 90 sur le bout des doigts. Je pourrais parler des heures de ma culture algérienne, mais une chanson vaut mille discours (il nous fait écouter l’hymne algérien chanté par Matoub Lounes).

C’est impressionnant. Mais mon petit doigt me dit qu’un autre algérien a eu un impact des plus positifs sur votre vie.
(il nous répond, la voix chevrotante) Ah oui, Karim … J’ai toujours du mal à revenir sur cette histoire. Elle évoque tellement de choses pour moi.
Nous nous étions chiffonnés à l’entrainement comme vous le savez, lorsqu’on jouait à Wolfsbourg. Mais ça, ce n’est pas important. Ce qui l’est, c’est que Karim Ziani a changé ma vie. Avant j’étais violent, arrogant, sans foi ni loi. Mais après la rixe, il a eu les mots justes pour arranger les choses. On dit que l’algérien est nerveux, mais il peut aussi être diplomate et d’une intelligence rarement atteinte. Du coup, avec Karim, on essaye de se parler tout les 2 mois. Des Nike Air aux Visas, de la traversée du désert au bon couscous de Yemma. Le moins souvent possible de foot.

Avant de finir, j’aimerais rajouter quelque chose.

Allez-y 
Je confirme la légende. Quand les algériens frappent, ce n’est pas pour faire le voyage pour rien, vous le sentez ! (rires)

Ce fut un plaisir de reparler de l’Algérie. Mon deuxième pays en quelque sorte. As Salam Aleykoum, et Allez les Verts au Brésil !

Plaisir partagé. Au plaisir. Alaykoum Wa Salam.




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