À exactement 1 mois du premier match de l’Algérie en Coupe du Monde face à la Belgique (le 17 juin à Belo Horizonte), le Président de la FIFA, Sepp Blatter, nous a accordé un entretien exclusif dans ses bureaux à Zurich. L’homme âgé de 78 ans semble dans une forme olympique et s’est montré très disponible et n’élude aucun sujet.
M. Blatter, merci de nous avoir invité chez vous, en Suisse. Vous n’êtes pas sans savoir que l’Algérie va disputer deux matchs amicaux dans ce pays, un petit pronostic pour commencer ?
Je ne connais pas trop les adversaires de l’Algérie, mais je sais que vous avez une équipe de qualité, avec des joueurs virevoltants comme Brahimi ou Djabou, ah mon Dieu ! Quel bonheur de les voir évoluer sur un terrain de foot. Je dirais donc victoire pour les deux rencontres.
Vous êtes président de la FIFA depuis 1998, et vous briguez un 5ème mandat. Êtes-vous confiant ?
Oui, tout à fait. De toute façon, qui peut me battre ? Platini ? Il veut finir comme Bin Hammam ? Hahaha.
Cela nous rappelle étrangement quelqu’un en Algérie …
Qui ça ? Boutef ? Mais Bouteflika, c’est comme un frère pour moi ! Nos liens sont tellement étroits que nous avons vécu des choses ensemble … je n’ose même pas en parler en public. En tout cas, bon rétablissement à lui, Allah y chafih. À l’occasion, passez le Salam à son petit frère aussi.
Vous parliez justement de Mohamed Bin Hammam, radié à vie pour achat de voix. La FIFA est souvent entâchée par ce genre d’affaires, notamment de corruption …
(il nous coupe) Hein ? Quoi ? Attendez on m’appelle, je crois que c’est le patron de la Sonatrach, un bon gars … *oui allo ?*
M. Blatter, nous sommes à moins d’un mois du Mondial, et force est de constater que le Brésil n’est pas encore prêt pour accueillir cet évènement. Y a-t-il de l’inquiétude du côté de la FIFA ?
En effet, le Brésil a connu quelques difficultés, mais tout va bien maintenant ! J’ai reçu le mois passé dans un hôtel zurichois une délégation brésilienne constituée de Fernanda Lima et Adriana Lima, et je peux vous assurer qu’elles m’ont accordé toutes les garanties nécessaires, le Brésil sera prêt à temps !
Toujours en parlant de Coupe du Monde, vous avez déclaré récemment que l’attribution du Mondial 2022 au Qatar était « une erreur ». Est-il possible de voir cette Coupe du Monde délocalisée dans un autre pays ?
C’est une question intéressante, nous l’envisageons en effet. Ce serait un léger manque de respect au Qatar, qui a déjà dépensé beaucoup d’argent *hum hum* mais l’essentiel est la santé des joueurs. Nous avons quelques pistes, comme l’Allemagne, dont la qualité des infrastructures n’est plus à prouver, ou bien la France, qui accueillera l’Euro en 2016. Pourquoi pas la Suisse aussi, ce serait une première.
Un retour en Afrique ? L’Afrique du Sud a déjà organisé deux grandes compétitions récemment. Je vois le Maroc, ou bien encore l’Algérie. Avec les nouveaux stades d’Oran et de Tizi Ouzou, la rénovation du 5-Juillet et sa superbe pelouse, ou bien encore le mythique Stade Tchaker, ce serait une solution crédible. Sachant que Les Verts n’y ont jamais perdu, le titre mondial est à portée de main !
Pour finir, une question assez récurrente chez les fans de football : verra-t-on un jour la vidéo utilisée afin d’assister les arbitres ?
Nous avons déjà réalisé des tests la saison passée, le résultat est plutôt mitigé. Nous avons eu quelques erreurs d’arbitrage, je pense notamment à cet arbitre qui avait sifflé un penalty alors que le ballon était à l’opposé du terrain. Il est vrai qu’utiliser les caméras de l’ENTV pour filmer les images n’était pas une idée judicieuse, je vous l’accorde.
Merci beaucoup M. Blatter !