La Confédération Africaine de Football (CAF), réunie en assemblée extraordinaire ce vendredi 7 décembre, a annoncé le nom du pays où se tiendra lieu la 32ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations, initialement prévue au Cameroun. Et le choix et plutôt surprenant, puisqu’il s’agit … de la France ! Explications.
Le président de l’instance africaine Ahmad Ahmad a indiqué aux médias que cette décision était motivée par le manque de candidatures à quelques jours de l’échéance, et le délai de préparation trop court pour un éventuel hôte africain. Y compris pour le Maroc, qui semblait pourtant favori pour obtenir l’organisation du tournoi.
Le choix s’est alors porté sur la France, dont les stades sont en excellent état, puisque entièrement rénovés à l’occasion de l’Euro 2016. Les infrastructures routières et hôtelières y sont également d’un très bon niveau. C’est donc tout naturellement que la CAF a envoyé une requête à la présidence française, qui a répondu positivement « dans les 48 heures », s’est félicité Ahmad Ahmad.
Une grande première
Cette CAN sera donc elle des grandes premières, puisqu’en plus de réunir 24 nations et de se dérouler en été, elle aura lieu pour la première fois en dehors du continent africain.
De quoi faire grincer des dents du côté des supporters, d’autant plus que l’explication donnée pour justifier se choix s’appuie en partie sur le fait que la France « est l’ancienne puissance coloniale », une explication somme toute identique a celle qui a été avancée pour justifier la tenue de la finale de la Copa Libertadores à Madrid, dimanche prochain. La pilule aura sans doute du mal à passer.
La France participera
En tant que pays hôte, il semble évident que l’Équipe de France, championne du monde en titre, participera à l’évènement, en lieu et place du Cameroun, qui devrait être disqualifié. Ce sera la première fois donc qu’une nation non-africaine participera à la CAN, une pratique qui est beaucoup plus répandue sur d’autres continents, comme l’Amérique du Sud par exemple.
Avec quelle équipe cependant ? Certaines voix s’élèvent afin que, pour une question d’équité, la France n’aligne que des joueurs d’origine africaine. Cette exigence ne devrait toutefois pas influer sur le niveau de l’équipe, puisqu’elle devrait quand même compter dans ses rangs des joueurs tels que Mbappé, Pogba, Kanté, Mandanda, Fekir, Griezmann ou Umtiti. En bref, que des grands noms.
De l’autre côté, un grand nombre d’internationaux africains étant nés en France, ils devraient être ravis de cette annonce, de même que les supporters des différentes équipes, qui n’auront pas à faire le déplacement jusqu’en France puisqu’ils seront déjà sur place pour la plupart, réduisant ainsi le coût de l’organisation.

La sécurité en question
Une question importante se pose toutefois, et non des moindres : il s’agit de la sécurité. Le contexte africain a fait que certaines des dernières éditions de la CAN ont été impactées, avec plus ou moins de gravité.
En 2010, le bus de l’équipe du Togo a été mitraillé par des rebelles en Angola, faisant 4 morts. En 2013 puis en 2017, la situation en Libye n’a pas permis d’accueillir la compétition. En 2015, ce fut pour des raisons sanitaires que le Maroc a jeté l’éponge, 2 mois avant le début de l’épreuve. Des incidents avaient également marqué l’édition 2015 qui avait finalement eu lieu en Guinée-Équatoriale.
Alors qu’en sera-t-il de la France ? Le pays traverse en ce moment une grave crise, où le régime actuel est fortement contesté par des opposants munis de gilets jaunes. La communauté internationale s’inquiète de cette escalade de la violence, qui pourrait, si elle n’est pas réprimée à temps, nuire à l’organisation de la CAN, qui doit débuter le 15 juin 2019.

Quoi qu’il en soit, l’édition 2019 de cette Coupe d’Afrique des Nations devrait bien avoir lieu en France, où les villes hôtes seront Goussainville, Saint-Gratien, Saint-Ouen, Créteil, Bagnolet, tandis que la finale aura lieu au Stade Charlety.