Neymar : « Je porterai toujours le bled dans mon cœur »




C’est sans doute l’un des entretiens les plus difficiles que nous ayons eu à obtenir, tant la pression médiatique autour du joueur est énorme. Mais en tant que journalistes algériens, nous avons tout de même pu rencontrer pendant une heure celui qui est au centre de toutes les attentions en Espagne. Qui ? Il s’agit bien entendu de Neymar da Silva Santos Júnior, plus familièrement appelé Neymar. Pour la première fois, il s’est livré comme jamais auparavant. Voici les vérités de Neymar.

Neymar, Bom dia* !
Bom dia, merci de me donner l’opportunité de m’adresser à de vrais journalistes compétents, ça me fait plaisir.
Bonjour en portugais

Merci de nous avoir accueilli ici, chez toi, à Barcelone. Permets-moi de te tutoyer
Il n’y a pas de souci mon frère, tu es chez toi ici.

Rentrons dans le vif du sujet. Ces derniers temps, tu as défrayé la chronique à cause de ton transfert controversé en mai dernier (du FC Santos au FC Barcelone). Cette affaire a même coûté la tête du Président du Barça, Sandro Rosell. Comment as-tu vécu cette situation ?
Oh … ce fut compliqué. Très compliqué. Même si en façade, je laissais paraître ma joie de vivre quotidienne, cette période fut très compliquée à gérer. Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien de ma famille et de mes amis. Et je me suis également remis à Dieu afin qu’il me vienne en aide.

Nous avons pu constater que tu étais très croyant …
Oui en effet. Je suis catholique, comme ma mère. Mon père, lui, est musulman. Nous avons certes des religions différentes, mais nous croyons tous à un même Dieu, et c’est ce qui fait que nous nous entendons à merveille.

Tu nous dis que ton père est musulman. Les rumeurs qui disent que ton père est algérien sont donc bien réelles ?
Je n’en avais encore jamais parlé jusqu’à présent, mais maintenant que j’ai affaire à des journalistes algériens, je pense que je peux vous révéler ce secret que j’ai été forcé de garder. Oui, mon père est algérien, et moi je suis algéro-brésilien. D’ailleurs, en 2010, un autre journal algérien avait fait fuiter l’info. La Fédération Brésilienne était furieuse, et m’a forcé à démentir l’info. Une télévision française m’a posé la question d’ailleurs, j’ai été très gêné. Mais maintenant que je suis un cadre en sélection, je pense que je n’ai plus rien à cacher.

Tu nous dis que ton père est algérien, pourtant il s’appelle Neymar, tout comme toi. Peux-tu nous parler un peu de ton père ?
Bien sûr. Mon père représente tout pour moi. C’est également mon agent, c’est grâce à lui que je suis arrivé là où j’en suis. Mon père a connu une enfance difficile. Il est né en 1962 à Oran, quelques semaines avant l’Indépendance. Il était la cadet d’une fratrie de 9 frères et sœurs. En 1982, juste après a Coupe du Monde, il a décidé de quitter l’Algérie pour partir à l’aventure à l’étranger, à 20 ans. Là-bas, il a épousé Nadine, ma mère, en 1989. Je suis né en 1992. En ce qui concerne son nom, Neymar est un surnom que lui ont octroyé ses amis brésiliens, car il répétait souvent son expression fétiche « Younamarre ! » à chaque fois qu’il s’énervait (rires). Et depuis, c’est devenu Neymar. Son véritable nom est Abdelhakim Bouabdallah. On peut donc dire que je m’appelle Neymar Bouabdallah !

Es-tu déjà allé en Algérie ?
Oui, une seule fois en 1993. J’avais seulement 1 an, je ne me souviens de rien. C’était en pleine période de la Décennie Noire. Cela a marqué mon père à vie, et il a décidé de ne plus jamais remettre les pieds en Algérie. Si j’en ai l’occasion, je reviendrai un jour. Je vous le promets, car je porterai toujours le bled dans mon cœur.

En 2010, est-il vrai que Rabah Saâdane a tenté de te convoquer en vue de la Coupe du Monde ?
Oui, en effet, le Cheikh m’a appelé secrètement afin de tenter de me faire porter les couleurs nationales. Cependant, la CBF comptait sur moi, à 4 ans de la Coupe du Monde au Brésil, elle ne souhaitait pas voir l’un de ses meilleurs espoirs jouer pour un autre pays, et sans manquer de respect, un pays africain qui plus est. Ce fut les termes du Président de la fédé’ en tout cas. Je crois qu’un journal algérien en avait parlé à l’époque aussi, je ne sais pas si je peux citer son nom …

Oui, bien sûr, il s’agit du journal Le Buteur, quand nos confrères font du bon travail il faut le souligner.

Parle-nous un peu de ton entente avec Lionel Messi …
Leo, c’est comme un grand frère pour moi. Les gens oublient parfois qu’il a 5 ans de plus que moi. C’est lui qui a facilité mon intégration au Barça. Notre entente est comparable à celle entre Ziani et Belhadj à la Coupe du Monde 2010.

Neymar, merci beaucoup pour cet entretien plein de vérités. À la prochaine !
Y selmek ! Merci à toi mon frère.

 




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